« Les Survivants » relate l’extermination des juifs hongrois et des tsiganes à Birkenau, l’évacuation par les nazis des camps de Pologne, les marches de la mort, l’attente de la fin dans les camps surchargés, ravagés par les maladies, le chaos apocalyptique des dernières semaines d’avril, l’arrivée des premiers soldats alliés, la libération sans joie qui n’est pas encore la liberté, le voyage de retour, l’accueil à l’hôtel Lutétia, la redécouverte du monde des vivants, les retrouvailles avec la famille quand elle a survécu.
Ces paroles de survivants disent l’indicible, la souffrance extrême : l’ami abattu lors d’une marche, la mère qui meurt dans ses bras, la lutte impitoyable pour la survie dans la jungle des camps, la liquidation sauvage des kapos, le copain qui se laisse mourir, à bout de souffle, à bout d’espérance, la joie et la douleur mêlées des retrouvailles. Ils racontent encore, les revenants du printemps 1945, la difficulté de parler au retour et, encore plus, le refus des autres d’entendre.
Les survivants n’étaient que quelques milliers, et leurs voix se sont fondues dans la longue complainte des malheurs de l’après-guerre. Soixante ans plus tard, dans l’hiver de leur vie, ils parlent