Lorsqu’on découvre la Martinique et la Guadeloupe, l’une des premières choses qui frappe est à quel point l’atmosphère catholique qui imprègne ces deux îles est visible : églises, chapelles, oratoires, grottes dédiées au culte marial, chemins de croix et calvaires ornent les bords de mer, les routes, la forêt, les champs et certains jardins privés. Les grands événements de l’année liturgique donnent lieu à de grandes fêtes. Dans les églises des 89 paroisses (47 en Martinique, 42 en Guadeloupe), la messe dominicale, célébrée avec une ferveur communicative, fait toujours le plein, et la jeunesse y est fortement représentée. Pourtant l’histoire douloureuse de ces îles marquée par la blessure de l’esclavage aurait pu conduire à un rejet d’une foi importée par les anciens esclavagistes. Ce documentaire tente de comprendre comment l’action conjuguée du clergé catholique et des fidèles a pu, en épousant les spécificités sociales et culturelles créoles, participer à la fondation de l’identité antillaise et à la construction de l’unité d’un peuple qui n’est né « ni dans la liberté, ni dans la joie du vivre ensemble » grâce au message émancipateur de l’Evangile.